Homme libre, toujours tu chériras la mer

La capitainerie de Sète nous informe:
Nous venons d’être informés que la Préfecture Maritime de Méditerranée allait prendre un arrêté d’ici le mercredi 18 mars interdisant totalement la pratique de la Plaisance dans le bassin Méditerranéen. Tout ceci bien entendu dans la continuité des consignes de confinement décrites récemment par le gouvernement.

Ben voilà, foutre dieu, une belle mesure à la con.
Tu es confiné dans ton bateau, tu prends le large, tu reviens, toujours confiné dans ton bateau… où est le risque de contamination?
Là, bordel, on n’est clairement plus dans des mesures sanitaires. D’autant que vivre confiné en autarcie, pourvu que t’es pas oublié le cubi de rhum dans l’avitaillement, les marins connaissent. Partir et ne voir personne, ne pas sortir pour aller acheter du papier-cul, ne pas aller courir comme un con de jogger ou sortir son clébard, on connaît quand on est seul en mer.
La voile est un bon exemple de responsabilité individuelle. En prenant la mer je n’engage que moi et je le fais parce que mon bateau est préparé, que je connais mes capacités… et que j’accepte les risques de la mer. Ce faisant, je m’engage à ne pas appeler le CROSS parce que j’ai plus de gasoil comme un connard de plaisancier du dimanche…
C’est un principe de liberté inaliénable : préférer vivre libre quitte à prendre le risque de mourir que vivre en bonne santé en dictature
Ce qui m’agace avec ce genre de mesure c’est le manque de confiance du gouvernement envers le populo. Ce genre de mesures très infantilisantes n’augure rien de bon pour la suite et masque mal les élans autoritaires des baltringues qui veulent nous gouverner…

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Premier mai

Premier mai
(Anonyme – fin du XIX ème )

Copain, regarde les rues
Les flicards et les roussins
Montrent leurs gueules bourrues
De brutes et d’assassins
Racaille !
Par ça serais-je filé ?
Un premier mai sans flicaille,
Ce n’est pas un premier mai (bis)

Copain, vois malgré la rousse
Les bourgeois gras et pansus
Les richards ont eu la frousse
Dès qu’ils nous ont aperçu
Vipères !
Tremblez devant l’opprimé !
Un premier mai sans colère,
Ce n’est pas un premier mai

Copain, gare à la faconde
Des grands ténors endormeurs
La haine seule est féconde
La haine des affameurs
Récolte!
Bourgeois ce que tu as semé
Un premier mai sans révolte,
Ce n’est pas un premier mai

Copains, pense à la vengeance
Quand nous serons les plus forts
Nous détruirons cette engeance
Au pied de ces coffre-fort
Charogne !
Quand nous t’aurons supprimé
Nous fêterons sans vergogne,
Bourgeois, notre premier mai

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Tous en manif!

Ouais, c’est la rentrée des manifs…

À défaut de lancer des pavés dans la gueule des keufs, quoique c’est pas incompatible, voilà une volée de slogans pas dégueux pour égayer un peu les cortèges…

2017-livret_slogans_de_manif

Tu les retrouveras aussi dans la sloganothèque du carnet de manifs

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Le Rondeau de Cahuzac

Sur l’air de Nau Gojats – trad gascon

9 ministres planquaient leur fric (bis)
Pour ne pas payer le fisc (bis)

Danse bien, danse dans le vent
Danse la danse des corrompus
Danse bien, danse dans le vent
Danse la danse des pendus

8 ministres
7 ministres
6 ministres
5 ministres
3 ministres
2 ministres

1 ministres planquait son fric (bis)
Pour ne pas payer le fisc (bis)

Danse bien, danse dans le vent
Danse la danse des corrompus
Danse bien, danse dans le vent
Danse la danse des pendus

Sans ministre plus aucun risque (bis)
Que les richesses se confisquent (bis)

Danse bien, danse dans le vent
Danse la danse des corrompus
Danse bien, danse dans le vent
Danse la danse des pendus

Le Père Spicace, Kourou – 2014

Rondeau de Cahuzac

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Quelques slogans pour égayer un peu les manifs

Slogans contre la loi travail (El Kohmeri)
Loi – Travail
Retrait des deux

Ta loi, elle est pourrave
On n’est pas des esclaves

Travaille, consomme, emprunte et crève
Travaille, consomme et ferme ta gueule

La loi travail, on s’en fout
nous on veut pas bosser du tout

Nous ne sommes pas de la chair à patrons,
C’est le retrait de la loi que nous voulons !

Slogans sur le travail
Alignement des salaires sur ceux des députés

Augmenter les salaires, pas les horaires !

Slogans anti patrons
Du pognon, y en a
Dans les caisses du patronat

Medef partout ! Justice nulle part !
Patrons voyous ! Gouvernements ripoux !

Slogans anarchistes
Ni droite
Ni gauche
Nitroglycérine

A bas, l’État, les flics et les patrons.

Ni dieu ni maitre
Ni Etat ni patron
Démocratie directe
Autogestion

C’est pas les élections, qui vont changer l’histoire.
On reste dans la rue, c’est notre devoir!

Slogans anti capitalistes
Tout est à nous
Rien est à eux
Tout ce qu’ils ont ils l’ont volé
Partage des richesses
Partage du temps de travail
Ou alors ça va pêter

Libérons nous du libéralisme

Leur bourse ou ta vie

On ne capitule pas devant le capital

On n’veut plus faire de sacrifices
Pour augmenter leurs bénéfices

Ils servent à rien et ils nous coûtent cher,
Licencions les actionnaires

Pour eux les paradis
Pour nous pas un radi

Pour eux des couilles en or
Pour nous des nouilles encore

Slogan anti keufs
Tout le monde déteste la police

Plus de fric
Moins de flic

Police nationale, milice du capital

Des voitures à pédales
Pour la municipale

CRS en colère, le pastis il est trop cher

Pour cause de grippe aviaire, mesure de précaution
Les poulets à la maison

Laisser nous étudier
On veut pas être policier

Si la police nous suit
C’est qu’elle n’a pas d’ami

CRS au zoo
libérez les animaux

Slogans en vrac
On ne négocie pas la régression sociale
On la combat par la grève générale !

Avec le PS, on ne s’attendait à rien
On est quand même déçu.

Allons enfants de la brasserie
le jour de boire est arrivé

Il vaut mieux une gueule de bois
Qu’un coeur de pierre

Ils mentent, ils volent… ras le bol de ces guignols !

Assez, assez, assez d’cette société
Qui n’offre que le chômage et la précarité
Engraisse les actionnaires et répand la misère

Pour les faire reculer
La lutte doit continuer

Quand le gouvernement ment, la rue rue.

Assez, assez de ce gouvernement Qui rançonne les smicards
Pour aider les richards

Dans les usines, dans les bureaux, dans les écoles, dans les quartiers…
C’est tous ensemble qu’il faut lutter !

Les jeunes dans la galère, Les vieux dans la misère,
Le tout sécuritaire…
On n’en veut pas
De cette société là !

C’est pas les travailleurs qui coûtent cher
Ce sont les banquiers et les actionnaires!

Les privilégiés, c’est pas les salariés,
C’est le Medef et l’Élysée

C’est pas un jour de grève qui nous fera gagner
C’est la grève illimitée

Chansonnettes

Sur l’air de « Bella cio »

Trop d’actionnaires,
Trop de rentiers,
Trop d’exclusion, d’humiliation, de pri-va-ti-sa-tion !
Toutes les richesses, accumulées,
Il va falloir les partager !

Y’a d’la galère,
Des p’tits salaires,
Des gens virés, des licenciés, et des pré-ca-ri-sés !
C’est dans la rue, oui dans la rue,
C’est dans la rue qu’on va gagner

Mai 2016

leperespicace.noblogs.org

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Debout nuit et jour

révolution sociale et libertaire

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Lettre d’un patron dépité à son syndicat

En 2009, j’avais écrit cette chansonette sur un patron séquestré qui fait une bafouille à la darone de son syndicat. A l’époque on était en plein sarkosysme et le merdef était dirigé par cette vieille bique de parisot, mais déjà les prolos se gênaient pas pour séquestrer leurs patrons (Sony, La poste, Caterpilar, Molex comme plus tard Air france et c’est pas fini…).
Aujourd’hui, en soutien à ceuces de Goodyear, j’ai enregistré vite fait une version ukulélé…

Cela dit, pour ne plus se prendre la tête avec les gros lards qui s’en foutent plein les fouilles en nous exploitant, une seule solution, autogestion…
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Vu à Pézenas

Pézenas, Décembre 2015

Pézenas, Décembre 2015

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FAUT PLUS D’ GOUVERNEMENT

Sans relation avec l’actualité du week end, ou presque…

Faut plus de gouvernement
(François Brunel – 1889)

À chaque coin de rue
Le travailleur surpris
Sur l’affiche se rue
Des candidats d’Paris
On voit beaucoup d’promesses
Écrites sur le papier
Mais l’peuple ne vit pas d’messes
Alors ça l’fait crier

Refrain :
L’gouvernement d’Ferry
Est un système pourri
Ceux d’Floquet, de Constans
Sont aussi dégoûtants
Carnot ni Boulanger
Ne pourront rien changer
Pour être heureux vraiment
Faut plus d’gouvernement

Le gros ventre qu’engraisse
L’suffrage universel
Vient vous battre la grosse caisse
Comme monsieur Gérodel
Il vous promet tout rose
Mais quand il est élu
Ça n’est plus la même chose
Il vous tourne le cul !

Certains énergumènes
Débitants de discours
Vous redisent les rengaines
Qu’on entend tous les jours
Moi j’suis un homme intègre
Moi j’suis un érudit
Mon copain est un pègre
Mais l’populo leur dit :

Refrain

Même des socialistes
Membres de comités
Soutiennent des fumistes
Qui s’portent députés
Y’a pas à s’y méprendre
Qu’ils soient rouges, bleus ou blancs
Il vaudrait mieux les pendre
Que d’leur foutre vingt-cinq francs[1]

Tu leur paies des ripailles
Toi, peuple souverain
Et lorsque tu travailles
À peine as-tu du pain
Ne sois donc plus si bête
Au lieu d’aller voter
Casse-leur la margoulette
Et tu pourras chanter

Refrain

De toute cette histoire
Voici la conclusion
L’électeur c’est notoire
N’a pas tout’ sa raison
J’n’aim’ pas le fataliste
Je n’ai ni foi ni loi
Je suis abstentionniste
Ami voici pourquoi :

Refrain

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NE TE TROMPE PAS DE COLÈRE!

016_001 14 mai, Octave Garnier, son pote René Valet et leurs compagnes Marie-La-Belge et Anna Dondon, se planquent pénards dans un apparte qu’ils louent à Nogent sur Marne, dans la banlieue de Panane. Ils attendent que ça se tasse un peu pour eux vu qu’ils sont activement recherchés par la famille poulaga au grand complet. Il faut reconnaître qu’ils ont un peu foutu le bordel dans le pays, braquant des banques, dépouillants quelques rentiers et surtout dézinguant ceux qui tentent de les en empécher. Plus que de simples bandits tragiques, la petites bandes s’est donnés des motifs politiques pour passer à l’action et, en France, on ne rigole pas trop avec ça. Dans la communauté de Romainville qu’ils avaient fréquenté, on pratique pourtant un anarchisme pacifiste, très hygiéniste, pas de bibine, pas de clope, végétarisme strict, entrainement physique régulier. On passe aussi beaucoup de temps à démonter les mécanismes de domination qui pourrissent depuis longtemps la société et on tente de trouver des pistes pour construire des lendemains qui chantent des chansons plus poilantes et plus fraternelles que la Marseillaise.
Mais Octave, René et quelques autres n’ont pas la patience d’attendre le Grand Soir. Ils prenent un jour le parti de passer à l’action, dans une illégalité toute réfléchie, las de se branler la nouille sans pouvoir, de temps en temps, l’agrémenter de jambonneau. D’ailleurs il s’appelle Jules, mais passons sur les péripéties de la bande que chacun connaît.
Bref, ce 14 mai, il faut, pour venir à bout des deux compères, près de 300 keufs appuyés par un régiment de 400 zouaves de l’armée coloniale, et même, pour la première fois de l’histoire, des clébards polciers. Après avoir fait évacuer les femmes et refusé de se rendre, les deux anars luttent vaillament jusqu’au bout, les armes à la main, respectant ainsi les derniers mots de Garnier : « Et ne croyez pas que je fuis vos agents ; je crois même, ma parole, que ce sont eux qui ont peur. Je sais que cela aura une fin, dans la lutte qui c’est engagée entre le formidable arsenal dont dispose la Société et moi. Je sais que je serai vaincu, je suis le plus faible. Mais j’espère bien faire payer cher votre victoire. » La « Société », quitte à payer cher, ne lésine sur les moyens pour s’assurer la victoire : artillerie lourde, dynamite, des centaines de cartouches et de balles tirées, un véritable carnage… fatal à Octave et René.
Cette histoire se finit donc tragiquement, il y a à peine plus de 100 ans, le 14 mai 1912, mais elle résonne étrangement avec l’actualité. Car si les causes politiques et idéologiques défendues par les deux bandes, des sièges de Nogent et de Saint Denis, sont diamétralement opposées, la réponse de la « Société », comme disait Octave, est rigoureusement la même. Une démonstration de force sans équivoque.
Là s’arrête la comparaison et ne va croire que le Père Spicace part en vrille et s’associe aux différentes tueries que ces derniers temps, et pas qu’en France, une bande de jobards enturbannés perpetue. Surement pas, foutre dieu.
Ce qui reste tout de même identique, et il va bien falloir se le foutre dans le crâne, c’est l’apparthied social qui règne dans ce pays. En 100 ans rien a bougé. La société de classes est toujours d’une triste actualité. L’écart entre ceux qui ont tout et ceux qui n’ont rien, ou pas grand-chose, est même sérieusement en train de se creuser. Ce n’est plus un fossé, c’est un gouffre. Cette analyse ne tombe pas du ciel. Tous les mouvements politiques qui visent l’émanciaption du peuple la rabache depuis belle lurette, des anars les plus intrangisants à la gauche méluchonne en passant par les quelques syndicats qui se revendiquent encore de la charte d’Amien. Alors que se passe-til ? Pourquoi, puisque les exploités sont de plus en plus nombreux et les outils d’éducation populaire de plus en plus affutés, n’a-ton pas encore renversé la vapeur ?
Je te le donne en mille, Émile, nous, qui pronons l’avènement d’une société solidaire et libertaire, avons déserté les quartiers populaires… tous les quartiers populaires. Les quartiers pavilllonaires à la populace abrutie à la télé réalité et accro au smartphone, mais aussi et surtout les quartiers les plus paupérisés où s’entassent, parquée depuis 40 ans, toute la population post coloniale. Cette population n’est pas qu’abandonnée par la république, elle l’est aussi de nos éfforts d’éducation politique et de construction d’alternatives émancipatrices. A de rares execeptions près, nous avons laisser le champs libre à ce que nous combatons depuis toujours, l’extrème droite et la religion. Ça craint sérieux les copains, et nous en payons maintenant plus que jamais les conséquences.
Car si Octvae a choisi le chemin de la liberté à tout prix, les clampins du djihad ont pris celui d’un asservissement meurtrier.
Cela dit, j’aimerai alors te laisser un message, à toi qui, à l’image d’Hasna l’intermédaire, de Jawad le logeur ou de Salah le fuyard, ne supporte plus d’être laissé pour compte, d’où que tu viennes, d’où que viennent tes parents ou ta famille, quelle que soit ton histoire : NE TE TROMPE PAS DE COLÈRE !
Souviens toi la ritournelle de la Jolie Môme : ta colère est légitime, certes, mais utilise là à bon escient. D’abord en te rebellant contre tes opresseurs mais surtout pas en te soumettant à de nouveaux maîtres qui, tu le sais bien maintenant, n’hésiteront pas à te manipuler pour servir leur propres intérêts. Tu n’auras toujours pas ta part du gateau. Tu n’auras rien et, toi qui rêve de te la péter en société, à tous les coups, tu finiras, en plus, par crever comme un con.
Alors si tu as la rage, si tu ne supportes plus l’injustice de ce monde pourave, si tu veux te battre pour t’en sortir, NE TE TROMPE PAS DE COLÈRE ! Ta révolte est légitime et, crois moi, elle fait flipper en haut lieu. T’as qu’à voir l’artillerie lourde qu’ils déploient à chaque mouvement populaire… Bats toi pour un monde plus juste où la fraternité et la sororité ne seraient pas de vains mots. Souviens toi alors que ce sont les gros capitalistes et leur course effreinée aux profits qui foutent la merde partout dans le monde. La société de classe est leur meilleur outil pour nous dominer et semer le trouble entre nous. C’est avant tout contre tous les puissants de la planête qu’il faut se rebeller, qu’ils soient français, américains ou saoudiens…
En guise de conclusion, pour que tous les péquenots qui applaudissent à l’état d’urgence comprennent qu’un État autoritaire ne sera jamais une solution de paix, j’aimerai partager les propos profétiques du Rétif, publiés le 18 janvier 1912 dans le numéro 354 du journal l’Anarchie :
« Gens quiets et benoîts, vous reverrez ce cauchemar : mille brutes se ruant sur deux hommes ! Vous reverrez souvent, de plus en plus souvent, la meute innombrable des policiers et de soldats traquant les révoltés tenue en échec par quelques individus seuls. Et tout ce que vous ferez contre eux sera vain. Ceux qui tomberont seront inévitablement remplacés ».

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